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La répartition de l’eau dans les réseaux gravitaires

La fiche Pratiques suivante illustre comment répartir de façon simple, et durable (sans vannes !) la distribution de l’eau entre les différents portions constitutives des réseaux – via des boîtes de répartitions ;

et dans les cas où des réservoirs alimentent plusieurs bornes fontaines, comment permettre qu’un défaut d’entretien ou une panne sur l’une d’entre elles ne pénalise pas l’ensemble de la ligne  – via des réservoirs  compartimentés.

Elle apporte également des éléments de réponses aux questions liées aux avantages de l’écoulement libre, et donc au fait de ne pas avoir de robinets et l’impact présupposé sur la ressource.

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http://www.interaide.org/pratiques/content/optimiser-la-repartition-et-la-distribution-de-leau-avec-des-technologies-simples-pour-des

Le contexte règlementaire

Madagascar est divisé en 22 régions, elles mêmes divisées en districts, puis communes (qui peuvent varier suivant les zones de 5 000 à 50 000 hbts) qui regroupent les villages (ou fokontany).

En ce qui concerne les questions liées à l’eau, l’hygiène et l’assainissement, l’interlocuteur institutionnel est la Direction Régionale de l’Eau (DIR Eau) qui représente le Ministère au niveau des régions.

Les DIR Eau sont donc consultées et informées de la teneur des projets et de leurs évolutions. Les échanges se font lors de réunions de coordination et via des visites de terrain ponctuelles lors d’inauguration d’ouvrages et de contrôle des réalisations ou pour validation dans la mise en place des approches.

Par ailleurs, le code de l’Eau Malgache stipule que:

  • L’approvisionnement en eau potable et l’accès à l’assainissement sont un service public communal et que le Ministère de l’Eau délègue la maîtrise d’ouvrage aux Communes,
  • L’eau est payante et les tarifs appliqués doivent d’une part tenir compte des capacités de paiement des usagers et d’autre part de permettre le recouvrement complet des coûts d’exploitation (que ce soit pour les points d’eau collectifs ou les branchements individuels),
  • L’exploitation peut être effectuée en régie directe ou déléguée à des gestionnaires par des contrats de gérance, d’affermage ou de concession.

En ce sens, les maires et leurs équipes communales sont donc nos interlocuteurs privilégiés. Notamment dans la mise en place de services de planification, suivi, gestion et maintenance des ouvrages.

Nous collaborons également avec les autorités traditionnelles et leaders locaux (chefs fokotany, communautés royales, tangalamena,…)

La fiche suivante disponible sur le site pratiques décrit un peu plus les institutions: http://www.interaide.org/pratiques/sites/default/files/1_doc_descriptif_de_la_dir_eau_ver_3.pdf

D’autres informations sont disponibles par les liens suivants:

http://www.mineau.gov.mg/

http://www.pseau.org/fr/madagascar

Les étapes de l’intervention

Tout commence par une demande formalisée par les communautés (lettre écrite) qui ont préalablement été  informées de manière générale des actions d’Inter Aide et de sa façon de procéder. Il s’agit de répondre aux besoins identifiés par les villageois.

S’en suit une intervention par phases, basée sur une approche contractuelle où les bénéficiaires s’engagent à contribuer pour l’atteinte d’objectifs de développement (couverture en assainissement, réalisation d’ouvrages hydrauliques, services de gestion).

Le déroulement de ces étapes sont expliqués de manière détaillée lors de réunions avec les familles. Des bâches sont même disposées au cœur des villages et utilisées par les animateurs de l’équipe pour bien clarifier les messages. Les photos permettent aux bénéficiaires (souvent illettrés dans ces zones isolées) de bien visualiser les engagements et de suivre la progression.

illustration bâche

Lien vers le modèle de bâche dans sa version en langue française 01_Etapes de l’intervention_VF.

Le Plan Communal de Développement, chapitre EAH (PCDEAH) ou Schéma Directeur

Le Plan Communal de Développement et son chapitre Eau, Assainissement et Hygiène ou schéma directeur est un outil qui permet aux communautés de mieux connaître le parc d’ouvrages dans leurs zones mais aussi de planifier les actions.

Il s’agit d’un document qui présente :

  1. Le contexte global de la commune :
    • Données géographiques, démographiques, nombre de fokontanys et de villages, infrastructures existantes tel que écoles, centres de santé…
    • Acteurs présents dans le secteur de l’Eau et de l’Assainissement
    • Politique existante de la commune dans le secteur
  2. Une analyse détaillée de la situation concernant l’accès à l’eau et des conditions d’assainissement : couverture, besoins, type d’infrastructures et état des lieux…
  3. Les actions qui sont à entreprendre par rapport à cette situation et les priorités que se donne la commune lié à une planification pour la période à venir.

Un PCD-EAH, et notamment son plan d’action, doit être réactualisé tous les deux ans.

Ce travail inclut des réunions préparatoires, des enquêtes de terrain menées par les représentants des fokontanys, des réunions pour restituer des résultats de ces enquêtes, des ateliers de réflexion pour établir les plans d’actions et la restitution finale à l’équipe communale et aux autorités concernées.

PCDEA

Présentation des cartes d’états des lieux par le Maire de la Commune Rurale de Vohilengo lors de la restitution finale du PCD-EAH (en présence de l’ACEAH, du chef de conseil, des chefs fokontany et du responsable du suivi-évaluation de la DREAH.

Le PCD-EAH se matérialise par :

  • un document complet en français
  • sa synthèse en malgache
  • des cartes d’état des lieux

Exemples de cartes réalisées

cartes Soanieranaexemple du PCD-EAH de Soanierana Ivengo : PCDEA_Soanierana_SI  /  PCDEA_Soanierana_synth_Gasy  /  PCDEA_Soanierana_SI_Carte_A0_Gasy


Schémas directeur des communes partenaires en région Analamanga :
– Sadabe : SDEA_Sadabe_03_06_2020
– Anjanadoria : SDEA_Anjanadoria_04_06_2020

Une festive remise d’ouvrage à Ambolomadinika II…

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Ambolomadinika II, un des derniers villages d’Ambohibe en quêtelocalisation Ambo II d’eau potable

Ambolomadinika II est un village qui se situe au fin fond de la commune d’Ambohibe, située à une quinzaine de kilomètres à l’ouest de Vavatenina, chef-lieu de district. Ce hameau de 353 habitants fait partie du fokontany de Mahasoa, l’un des 3 derniers fokontany parmi les 14 que compte la Commune, à ne pas encore avoir d’accès à l’eau potable ni à l’assainissement. A l’heure actuelle, la Commune d’Ambohibe compte 18 réseaux AEPG, dont 16 ont été construits par Inter Aide depuis 2004.

Pour se rendre dans ce village depuis Vavatenina, il faut d’abord emprunter une mauvaise piste pendant environ 1h30, puis suivre un sentier pendant pas moins de 4h de marche en gravissant d’abord l’une des montagnes les plus abruptes du district pour arriver au village d’Anjiro (disposant d’un réseau construit avec l’appui d’inter aide en 2010), puis en longeant ensuite vers le sud le lit de la rivière Sahave que l’on doit traverser à pied au moins une douzaine de fois avant d’arriver au village.

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Puisage de l’eau à la rivière

Avant l’intervention du projet, une minorité de ménages utilisaient des latrines construites en matériaux traditionnels (34 ménages sur 80), et tous les habitants allaient puiser l’eau dans les cours d’eau environnants. La connaissance des pratiques d’hygiène par les habitants était très limitée.

Inter Aide a commencé son intervention dans ce village en réalisant des séances de sensibilisation aux pratiques d’hygiène et d’assainissement pendant environ 3 mois, de Juillet à Septembre 2014. Suite à cette intervention, 63 ménages ont construit une nouvelle latrine pour leur foyer et Inter Aide leur a facilité l’acquisition de dalles San Plat pour en améliorer la durabilité et la propreté.

Par la suite, un projet de construction de réseau AEPG a été présenté à la communauté, qui a accepté en contrepartie de fournir des matériaux locaux pour la construction et de participer aux travaux de chantier qui se sont déroulés entre Décembre 2014 et Mars 2015. Pendant la période de chantier, les bénéficiaires ont également contribué à l’acheminement (à dos d’homme) des matériaux fournis par Inter Aide jusqu’à leur village (ciment, planches, fers).

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Le captage de la source située au pied d’un gros rocher, 250 mètres de dénivelé le sépare du village situé au fond de la vallée.

Le réseau d’alimentation en eau potable gravitaire (AEPG) est composé d’une boîte de captage, d’un réservoir de 1500 litres, de 2 bornes fontaines et 1376 mètres de tuyaux en PEHD. L’estimation du coût en matériaux de cet ouvrage est d’environ 12 000 000 Ar (4 000 €) pour lesquels les bénéficiaires ont contribué à hauteur de 40% (transport et matériaux locaux valorisés).

Désormais, les femmes et les enfants ont le plaisir d’aller puiser l’eau auprès des 2 bornes fontaines situées au cœur du village.

 

 

Le jour de la célébration de la Réception des ouvrages a été un moment très festif témoignant de l’importance que la communauté accorde aux ouvrages réalisés et à l’amélioration de la qualité de vie qu’ils leur ont apportée : tous les ouvrages ont été soigneusement décorés de tissus, guirlandes et fleurs. Les femmes du village ont accompagné tous les moments de la journée par des chants traditionnels, et un zébu a même été sacrifié.

Une des bornes fontaines soigneusement décorée le jour de l’inauguration.

Une des bornes fontaines soigneusement décorée le jour de l’inauguration.

 

 

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Lors de son allocution, M. Le Maire a particulièrement insisté sur l’importance de maintenir ces ouvrages dans leur état et ne pas délaisser l’entretien régulier qu’ils nécessitent. Pour cela, un contrat de délégation de gestion est signé entre la commune et le Comité Eau élu. L’établissement du budget annuel de fonctionnement et d’entretien a permis de déterminer le montant de la cotisation annuelle/ adulte de 2 600 Ar (soit environ 0,80 € par an) devant être payée au comité eau.

P1080477Même les jeunes du village ont participé aux interventions et aux remerciements, tel ce jeune homme nommé Tidahimaintibe qui a composé et chanté un poème pour Inter Aide qui est retranscrit avec sa traduction ci-dessous.

L’enregistrement audio est aussi disponible.

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